Charles Müller (1815–1892),peintre
1re image: Soirée; 2e: gravure (1840s); 3e: photo par Bingham (1860); 4e: photo par Nadar (1865). (Alternatif: Dantas)
Le peintre Charles-Lucien-Louis Müller est mentionné par Armand Dayot dans sa gravure de 1900 représentant la Soirée au Louvre. Sa moustache, ses cheveux et ses sourcils caractéristiques rappellent étroitement ceux du personnage en question, et il détenait le titre de Chevalier dans la Légion d’Honneur depuis 1849, ce qui renforce son identification.
Peintre talentueux, Müller acquit une grande renommée au Salon de 1850 grâce à son chef-d’œuvre historique, Appel des dernières victimes de la Terreur dans la prison de Saint-Lazare.Cette œuvre monumentale—de plus de quatre mètres sur huit—illustre les prisonniers de la Révolution de 1794, attendant d’être appelés à la guillotine. Ses tableaux se distinguent par leur clarté saisissante et leurs couleurs vibrantes.
Au-delà de son talent artistique, Müller était un homme intelligent, plein d’esprit et profondément religieux. Il participa régulièrement aux after-parties des vendredi-soirées de Viel-Castel’s43, en compagnie d’autres habitués tels que Longpérier37 et Clément de Ris26b. Sa présence y est attestée à plusieurs reprises, notamment les 7, 14 et 28 février 1851, puis tout au long des années 1850. Malgré sa présence à l'arrière-soirée de l'atelier de Viel-Castel le 29 décembre 1858, où Giraud caricaturait Dantas, Müller ne fut jamais caricaturé caricaturé par Giraud—soit par choix, soit parce que son dessin fait partie des cinquante œuvres perdues.
Entouré d’aristocrates dont nombre figurent dans le tableau de Biard—comme Auber56, Augier53, Delacroix10, Mérimée54, de Morny48, Scheffer41a, Viollet-le-Duc40a, et bien sûr de Nieuwerkerke16, Müller fréquentait quotidiennement les nombreuses soirées et dîners mondains qui illuminaient Paris, alors la plus grande ville d'Europe, à l'apogée culturelle du Second Empire.Son vaste réseau lui permit d’obtenir d’importantes commandes artistiques.

Les visiteurs du Louvre peuvent encore admirer ses fresques au plafond du Salon Denon, qu’il acheva en 1868. En 1864, Müller succéda à Flandrin79 à l’Académie des Beaux-Arts.
Après avoir vécu de nombreuses années à la retraite, Müller fut victime en janvier 1892 d'une vague récurrente de grippe russe (1890). Fait remarquable, ce même mois marqua également la mort de de Nieuwerkerke et d'Henriquel-Dupont51.