Miguel José Martins Dantas (1823–1910), secrétaire de la légation portugaise

1re image: Soirée; 2e: Receuil: Portraits Fam. Royale d'Espagne (1870); 3e: caricature par Giraud dessine 29 janvier 1858 à la soirée de de Nieuwerkerke; 4e: Le Monde Illustré (1890). (Alternatif: Muller)

Miguel José Martins Dantas—son nom étant souvent transcrit en français sous d’Antas—était titulaire du titre de chevalier. Né à Lisbonne dans une famille aristocratique d’origine militaire et proche de la royauté portugaise, il descendait d’une lignée originaire d’Agen, en Gascogne, terre natale du célèbre poète Jacques Boé Jasmin.
Ayant débuté sa carrière diplomatique à dix-huit ans, Dantas fut successivement en poste à Turin, La Haye et Vienne avant de devenir Premier secrétaire de la mission diplomatique portugaise à Paris de 1848 à 1868, sous l’autorité du vicomte de Païva02b.
Durant ses années parisiennes, Dantas jouissait d’une grande estime auprès des cercles mondains et des festivités impériales de Compiègne. Son succès reposait sur son esprit vif et son charisme, mais aussi, selon la presse à scandale, sur les cigares cubains de haute qualité qu’il transportait toujours avec lui. Certains écrivains comparaient même son apparence à celle du peintre baroque du XVIIᵉ siècle, Anthony Van Dyck.

Un faux Dom Sébastien, gravure par Geiger XVIe siècle
un faux Dom Sébastien

En 1866, il accéda à une renommée plus large grâce à son étude historique Portugal, Les faux Don Sébastien, retraçant la vie de quatre imposteurs du XVIᵉ siècle qui prétendaient être le roi Sébastien du Portugal—ce souverain blond aux yeux bleus, mystérieusement disparu lors d’une expédition militaire au Maroc en 1578. Parmi ces usurpateurs, l’un fut envoyé aux galères, un autre décapité, un troisième—boulanger de son état—faillit accéder au trône avant d’être emprisonné puis pendu, tandis que le quatrième, un aventurier ne parlant même pas portugais, connut le même sort. Dans son ouvrage, Dantas affina et enrichit les récits existants sur cette histoire. Gaetano Donizetti avait déjà composé un opéra sur ce thème en 1838, sur des paroles de by Scribe74, et le rôle principal de Dom chanté par Duprez21.

Sa carrière diplomatique le conduisit à Washington en 1868, puis à Bruxelles, La Haye et Rio de Janeiro (où il ne prit finalement pas ses fonctions), avant de revenir à Bruxelles, Londres et Madrid. Il retrouva Paris en 1890 en tant que chef de l’ambassade, avant d’achever sa carrière comme ambassadeur du Portugal auprès du Vatican à Rome.