Henri Adrien Prévost de Longpérier (1816–1882), archéologue, conservateur du Louvre
1re image: Soirée; 2e: par Heim (1857); 3e: buste par de Nieuwerkerke (1851); 4e: caricature par Eugène Giraud dessiné 1852 à la soirée de de Nieuwerkerke.

et un trésor ancien
Adrien de Longpérier fut l’un des conservateurs les plus accomplis du Louvre. Dès décembre 1852, il assista à plusieurs vendredi-soirées, où il côtoyait artistes et élites parisiennes pour promouvoir le Louvre et les Salons annuels.
Formé par des précepteurs privés, Longpérier maîtrisait l’hébreu, l’arabe et le persan, ainsi que le grec et le latin —ça a dû être une jeunesse terrible, mais c'était une base idéale pour sa carrière d’archéologue et d’orientaliste au sein du département des médailles du Louvre.
Après la disparition du comte de Clarac en 1847, Longpérier fut nommé responsable de la section Arts Égyptiens et Orientaux du musée.
Il se lia d’amitié avec de Nieuwerkerke16 et avec collègue conservateur (et archéologue amateur) de Saulcy69.
En 1850, de Nieuwerkerke l’appuya pour l’acquisition d’une vaste collection d’art mexicain, enrichissant ainsi les collections du Louvre. Il facilita également l’installation de Longpérier dans un appartement à l’intérieur du Louvre, proche de ses précieuses antiquités —où celui-ci s’adonnait aux jeux, aux énigmes et aux plaisanteries avec le caricaturiste Eugène Giraud11. De Nieuwerkerke sculpta même plusieurs bustes de son ami.
Longpérier excellait en archéologie et en numismatique, mais s’impliquait peu dans l’acquisition des œuvres.
Selon conservateur de Chennevières20, son tempérament était vif, voire manipulateur :
« Il a gâté les admirables dons qui étaient en lui par le manque le plus absolu
et comment dirai-je ? —le plus naturel de franchise et de sincérité. Sa parole cons-
tamment gouailleuse et insaisissable, il était impossible de la prendre au sérieux.
Le hâbleur se jouait de tous par pur plaisir de scapinerie machiavélique. »
Vers le milieu des années 1860, après avoir acquis plusieurs contrefaçons et ignoré la hiérarchie du musée, Longpérier se brouilla progressivement avec de Nieuwerkerke. Une dernière querelle en 1869 entraîna son départ en congé maladie. Il fut officiellement révoqué en février 1870.
Son enterrement en 1882 fut marqué par la présence de nombreuses célébrités, dont Alexandre Dumas, les peintres Jean-Léon Gérôme et Henri Lehmann, ainsi que le graveur Henriquel Dupont51. De Nieuwerkerke était absent : il s’était retiré à Lucca, en Italie, en 1872.