Daniel-Francois-Esprit Auber (1782 – 1871), compositeur d’Opéra
1re image: Soirée; 2e: par Llanta (1850); 3e: par Heim (1857); 4e: caricature par Giraud dessiné le 30 mars 1860 à la vendredi-soirée de de Nieuwerkerke; 5e: par Halévy (1860).

Cette synthèse fit de lui le compositeur d’opéra français le plus en vue de son époque et le mena à succéder à Cherubini à la direction du Conservatoire de Paris.
Initialement concentré sur la composition pour violoncelle et violon, Auber, par timidité, publia ses premières œuvres sous le nom d’un ami, Lemarre.
La collaboration la plus marquante d’Auber débuta dans les années 1820 avec le librettiste Eugène Scribe74. Ensemble, ils produisirent un flux régulier de trente-neuf opéras —principalement des comédies— pendant quatre décennies. Leurs œuvres, caractérisées par des mélodies entraînantes et des intrigues légères, offraient au public une échappatoire aux bouleversements politiques et économiques de l’époque. Bien que Scribe ait également travaillé avec Meyerbeer76 et Halévy19, son partenariat avec Auber reste inégalé.
Auber reçut la Légion d’Honneur au grade de Commandeur, identifiable par sa cravate rouge, en 1847, puis devint Grand Officier en 1861.
Bien que ses ouvertures soient parfois jouées aux côtés de compositions plus légères, notamment celles de Johann Strauss, les chefs-d’œuvre d’Auber —son grand opéra tragique La Muette de Portici (1828) et Fra Diavolo (1830) — sont rarement montés aujourd’hui. Auber a conservé sa structure de compostage à succès et déclara avec mordant : « Wagner est comme Berlioz, mais sans mélodie. »
Son opéra La Muette de Portici, qui relate la révolte napolitaine de 1647 contre la domination espagnole, eut une forte résonance historique. Sa représentation en 1830 à Bruxelles aurait inspiré l’indépendance de la Belgique vis-à-vis du royaume des Pays-Bas, un événement célébré chaque année le 21 juillet.

Auber menait une vie extrêmement disciplinée, partageant son engagement envers l’opéra avec sa passion pour les chevaux. Il possédait une vaste écurie et montait chaque jour, jugeant le Bois de Boulogne suffisamment rural à son goût.
En tant que directeur du Conservatoire de Paris à partir de 1842, il forma de nombreux jeunes talents. Malgré ses interactions fréquentes avec des muses parmi les cantatrices, Auber ne se maria jamais, consacrant de longues années à s’occuper de sa mère aveugle.
Sa réserve s’étendait aussi à sa carrière : il évitait de diriger ses propres opéras mais appréciait les soirées, notamment celles de de NieuwerkerkeSa réserve s’étendait aussi à sa carrière : il évitait de diriger ses propres opéras mais appréciait les soirées, notamment celles de de Nieuwerkerke, où son habitude d’introduire de jeunes sopranos séduisantes compliquait la tâche de l’organisateur Pasdeloup12. Ainsi, le caricaturiste Giraud11 l’immortalisa avec humour, entouré de jeunes colombes.
Ayant traversé quatre guerres et révolutions, la quatre-vingt-neuvième année d’Auber fut marquée par la tragédie. Refusant de quitter Paris durant la guerre franco-prussienne et la révolte des Communards, et voyant son théâtre favori de l’Opéra-Comique fermé, il refusa de s’alimenter et s’éteignit en mai 1871.
Ayant traversé quatre guerres et révolutions, la quatre-vingt-neuvième année d’Auber fut marquée par la tragédie. Refusant de quitter Paris durant la guerre franco-prussienne et la révolte des Communards, et voyant son théâtre favori de l’Opéra-Comique fermé, il refusa de s’alimenter et s’éteignit en mai 1871.
Sa maison, ayant subi de multiples attaques des Communards, fut rasée. Son héritage perdure comme un pilier de l’opéra français du XIXᵉ siècle.