Hippolyte Prosper Séligmann 1817 – 1882), violoncelliste

1st image: Biard; 2nd: litho Alophe (1841); 3rd: photo Desmaisons (c.1858). (Alternatif: Scheffer)

Prosper Séligmann se produisit plusieurs fois aux vendredi-soirées de Nieuwerkerke16, à partir du 17 janvier 1851. Conservateur Viel-Castel43 mentionne son nom dans un récapitulatif des soirées en janvier 1854.

caricature (c.1845)

Enfant prodige, Séligmann fut acclamé pour son jeu de violoncelle exceptionnel. Il savait faire chanter et pleurer son instrument, La Joséphine, un violoncelle probablement fabriqué par la famille Nicoló Amati vers 1680. Son premier prix au Conservatoire, remporté à quatorze ans, lui ouvrit les portes d’une carrière de musicien professionnel.

Il étudia le violoncelle avec Norbin, et la composition auprès de Halévy19 et Thalberg. Parmi ses cent œuvres, dont certaines dédiées à Halévy et Auber56, un seul enregistrement existe : un trio pour piano, violon et violoncelle, Mira, la bianca luna, qu’il interprétait souvent avec le célèbre violoniste Alard15. La presse décrivait cette pièce comme évoquant « une soirée contemplative depuis un balcon castillan ».

Dans les années 1840 et 1850, Séligmann parcourut l’Europe occidentale ainsi que l’Afrique du Nord-Ouest, transposant ses expériences musicales dans ses albums de voyage. Il fusionna la musique arabe ancienne de Barbarie, notamment celle du balafon, avec des styles français populaires dans son Opus 60 : Album d’Algérie. Le 20 janvier 1854, il se produisit à Amsterdam.

Bien que son nom soit d’origine allemande, Séligmann naquit à Paris de parents français. Son arrestation en 1870, au cœur du chaos de la guerre franco-prussienne, le bouleversa profondément. Détenu plusieurs heures à cause de son patronyme, il dénonça cette injustice dans des lettres publiées dans la presse.

Dans ses dernières années, il passa souvent du temps sur la Riviera française et rédigea régulièrement des chroniques musicales et mondaines pour Le Mémorial Diplomatique depuis Nice.

Séligmann se rendit à Monte-Carlo pour jouer lors de la première de Dinorah, opéra comique de Meyerbeer, le samedi 4 février 1882. Après le concert, il se sentit mal et fut conduit à son hôtel, où, malgré les soins de ses amis, il s’éteignit quelques heures plus tard.