Jean-Baptiste Isabey (le père) (1767 – 1855), peintre
1re image: Soirée; 2e: caricature par Giraud (1853); 3e: par Gavarnie (1854); 4e: par Eugène Isabey (1840); 5e: par princess Mathilde (c.1845).
À 87 ans, Jean-Baptiste Isabey était le plus âgé des invités de cette vendredi-soirée de de Nieuwerkerke16. Il fut l’un des trois participants (Pradier03, Visconti09) à disparaître avant le Salon de 1855.
La renommée d’Isabey atteignait un niveau où il recevait des commandes de tous les souverains : Louis XVIII, Charles X, Napoléon I, Louis-Philippe et Napoléon III. En janvier 1853, l’empereur lui décerna le grade de Commandeur de la Légion d’Honneur, visible sur le tableau sous la forme d’une cravate rouge.
Eugène Isabey75 accompagna probablement son père à une vendredi-soirée en 1853, ce qui lui permit de figurer lui-même sur le tableau.
Après un faux départ où son père souhaitait qu’il devienne violoniste et que son frère Louis soit peintre, les rôles s’inversèrent : Jean trouva sa véritable vocation dans la peinture.
À 19 ans, il quitta Nancy pour Paris, espérant étudier auprès de son modèle, le célèbre peintre néoclassique Jacques Louis David. Mais celui-ci était parti en Italie. En attendant son retour, Isabey trouva un emploi temporaire auprès du miniaturiste Dumont.
À son retour, David lui permit d’intégrer son atelier, mais exigea un paiement en échange de cet enseignement. Grâce à quelques rencontres fortuites, Isabey réussit à subvenir à ses besoins en peignant des miniatures pour la famille royale à Versailles.
David, révolutionnaire convaincu, refusait toute commande de la famille royale mais accepta Isabey comme élève gratuitement. Le jeune Isabey devint bientôt un membre actif de l’atelier de David et acheva des scènes accessoires sur ses tableaux.

Pour gagner sa vie, Isabey continua à peindre des miniatures et développa une technique proche de l’aquarelle, lui permettant de travailler plus rapidement.
Les bouleversements politiques entraînèrent un changement dans sa clientèle : il devint populaire auprès des dirigeants révolutionnaires. Membres de la République, figures célèbres ou controversées, et autres personnalités se rendirent à son atelier pour obtenir leur portrait en miniature.
Les tabatières (vidéo), utilisées pour inhaler de la poudre de tabac épicée par le nez, étaient particulièrement à la mode parmi l'élite à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle.
L’empereur Napoléon Ier et son épouse Joséphine devinrent ses nouveaux mécènes et lui commandèrent des dessins détaillant les aspects de son couronnement en 1804. Isabey publia ces œuvres dans Le sacre de S. M. l'Empereur Napoléon en 1815.
À partir de 1809, il travailla depuis son atelier à la manufacture de porcelaine de Sèvres, où Regnault50a fut nommé directeur en 1852.
Il s’éteignit de vieilesse en avril 1855 et n’a peut-être jamais vu la version achevée d’Une Soirée au Louvre.
Comme la gravure avec Henriquel-Dupont51, l’art du portrait miniature fut remplacé par la photographie dans la seconde moitié du XIXᵉ siècle.