Jean Jacques (James) Pradier (1790-1852), sculpteur

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1st image: Soirée; 2nd: par Guignet (1840s); 3rd: par Massan (1840s); 4th: par Gigoux (1850s).

Le sculpteur suisse James Pradier était célèbre pour ses sculptures monumentales en marbre et en bronze, grandeur nature, admirées pour leur réalisme et leur présence imposante. Le comte de Nieuwerkerke, l’un de ses élèves, facilita probablement l’invitation de Pradier à une ou plusieurs vendredi-soirées. Bon-vivant et bohème, Pradier était un invité prisé des cercles mondains parisiens.

Trois Grâces
Pradier's Trois Grâces, Louvre

Inspiré par le directeur du Louvre, Vivant Denon, Pradier se rendit à Paris en 1807 pour étudier à l’École des Beaux-Arts, notamment sous la tutelle d’Ingres39. Il devint l’un des sculpteurs les plus en vue du Second Empire. Ses statues mythologiques—telles que Sapho, Phryné,et Les Trois Grâces—exercent une séduction irrésistible, incitant les spectateurs à tendre la main pour effleurer le marbre poli. Ses œuvres ornent des sites prestigieux, notamment l’Arc de Triomphe, le Dôme des Invalides, ainsi que le Louvre, le musée d’Orsay et diverses collections à Lyon, Lille et Quimper.

L’atelier de Pradier, qu’il partageait avec sa maîtresse Juliette Drouet, devint un centre incontournable de la scène artistique parisienne. Flaubert, Gautier et plusieurs figures représentées dans le tableau de Biard—telles que Delacroix10, de Mercey22, Scheffer41, et de Musset73—y étaient des habitués. Juliette devint plus tard la maîtresse de Victor Hugo, dont le roman Les Misérables s’inspira en partie de son passé poignante.

C’est dans l’atelier de Pradier, au début des années 1840, que Léonie Biard, épouse du futur peintre de Soirée au Louvre, rencontra Victor Hugo et s’éprit de lui. Lorsque Biard découvrit leur liaison, cela entraîna la fin de leur mariage. La seconde maîtresse de Pradier, Louise Darcet, fut également au cœur de plusieurs scandales dans la haute société parisienne. Elle entretint des liaisons avec de nombreuses figures illustres, dont Dumas et Flaubert. Ce dernier puisa dans ses récits personnels pour son roman Madame Bovary.
James Pradier s’éteignit d’une attaque cérébrale en juin 1852. Il est l’un des trois personnages inclus à titre posthume dans le tableau de Biard. Étant donné que son épouse divorça officiellement la même année, il est peu probable que Biard l’ait fait poser en personne. Il s’inspira probablement du dessin de Massan datant des années 1840 pour le représenter.

Pour en savoir plus, consultez le site web de Douglas Siler consacré à James Pradier ainsi que cette vidéo YouTube.