Comte Charles-Victor Salviac de Viel-Castel (1804 -1877), intendant militaire

1re image: Soirée; 2e: caricature par Eugène Giraud drawn 1851 at Nieuwerkerke's salon.

À partir du 28 mars 1851, Victor de Viel-Castel anima de nombreuses vendredi-soirées de de Nieuwerkerke16 par ses manières élégantes, participant aux après-soirées aux côtés de son frère aîné Horace43, du caricaturiste toujours présent Eugène Giraud11 et d’un cercle restreint d’invités prestigieux. Moins influent que Horace, et dépourvu d’ambitions politiques ou artistiques, de Nieuwerkerke relégua le sociable Victor à un endroit à peine visible au fond d'Une Soirée au Louvre, derrière Horace.

Grâce à la fortune de sa mère, issue de la famille Lasteyrie du Saillant, le bohème Victor de Viel-Castel mena une vie aristocratique. Séduisant et élégant, il passait ses journées à chevaucher son cabriolet tiré par un splendide cheval alezan au Bois de Boulogne, ou à profiter de l’air de la montagne à Berchtesgaden, en Bavière.
En 1839, lors d’un séjour en Bavière, il fut provoqué en duel par un Hongrois après une partie de cartes. À quinze pas de distance, le Hongrois tira deux fois avec son pistolet et fut disqualifié. Victor, qui n’avait pas encore fait feu, choisit de ne pas profiter de l’occasion. Les témoins interrompirent alors le duel, et les deux hommes se réconcilièrent.

À Paris, Victor fréquentait les opéras, les théâtres et tous les plaisirs de la vie mondaine en compagnie de la haute noblesse et de célébrités comme le collectionneur d’art Lord Hertford. Son titre d’administrateur militaire était purement honorifique.

Dîner de Victor au Café de Paris (1839)

Ami de l’écrivain Prosper Mérimée54 et de la princesse Mathilde Bonaparte, l’amour de de Nieuwerkerke, il fut présenté à l’empereur par la princesse en 1852.

Les journaux mondains de Paris et Londres relatent un pari culinaire remporté par gourmet Victor en 1839, où il gagna trois mille francs en défiant un Anglais. Le défi consistait à dîner pour une somme minimale de cinq cents francs, équivalant aujourd’hui à environ mille euros, au Café de Paris, qui fonctionna entre 1822 et 1857.
Le restaurant mit huit jours à préparer le festin de Victor. Victor termina son repas dans le temps imparti de deux heures, empocha son gain et se rendit ensuite à une réception-dîner chez Lord Granville, ambassadeur d’Angleterre.

À l’âge de soixante-six ans, il épousa une femme encore plus riche que lui, la Belge Clémence van de Woestyne, cousine du marquis de Lawoestine42, ce que les journaux de l’époque qualifièrent de premier acte sérieux de sa vie.