Baron Auguste Gaspard Louis Boucher-Desnoyers (1779-1857), graveur, historien d'art
1re image: Soirée; 2e: litho par Llanta, drawing Debufe (1840s); 3e: litho par Llanta (1835); 4e: par Heim (1829).
À l’âge de dix ans, Auguste Desnoyers fut fasciné par les tableaux d’artistes tels que Vernet31 lors d’une exposition au Louvre —une expérience qui éveilla en lui la vocation artistique. Il choisit la voie de la gravure, une discipline essentielle à l’édition artistique du XIXe siècle. À cette époque, la réussite publique d’une œuvre dépendait largement du travail du graveur, conférant à cette profession un statut social privilégié (voir aussi Henriquel-Dupont51).

Bien qu’il nourrît une profonde admiration pour Raphaël, Desnoyers comprenait les préférences du public parisien et connut une grande popularité avec une gravure représentant une jeune fille légèrement vêtue. Son talent se révéla notamment dans son chef-d’œuvre de 1815, une gravure exceptionnelle de Phèdre et Hippolyte de Guérin.
Son expertise lui valut une ascension rapide : il devint membre de l’Institut en 1816, fut nommé Premier Graveur du Roi en 1825 et reçu le titre de Baron en 1828.
En 1831, il cessa d’exposer ses œuvres personnelles pour se consacrer à une vaste publication sur Raphaël. Sa renommée lui valut d’être sollicité par Louis-Napoléon en 1852 afin de réaliser une gravure de son couronnement impérial.
En 1854, Desnoyers acheva son livre sur Raphaël et —âgé de plus de soixante-dix ans— Il donna une conférence sur le sujet lors d'un des vendredis-soirées au Louvre cette année-là. Il ne souhaitait probablement pas participer à l'après-soirée à l'atelier de Viel-Castel43 (elles duraient jusqu'à une ou deux heures du matin), aussi Giraud ne dessina-t-il pas sa caricature.
Un article de presse de 1854 sur Une Soirée au Louvre, partiellement achevée, mentionne que Vernet a présenté le chasseur de lions Gérard32 à Desnoyers. Dans le tableau achevé, Desnoyers apparaît détaché, le regard distrait vers la droite, sans interaction évidente avec les autres —peut-être en raison de la refonte du tableau par Biard la même année.
Après la disparition de Desnoyers en 1857, son ami Halévy19 —compositeur et secrétaire de l’Académie—lui rendit hommage en 1860 par une conférence sur le déclin de la gravure, l’essor de la lithographie et la montée d’une rivale : la photographie. Halévy conclut :
" La photographie a grandi, de nouveaux progrès áttendant, elle appartieni à la science comme aux arts; auxiliaire utile et charmant, reflet soudain de la vérité, le monde lui est ouvert; mais l'art de la gravure ne perirà pas, et saura conserver son mérite et sa'force."
Note : Le nom de Desnoyers n’apparaît pas dans les documents récemment scannés. Aucun des individus suggérés ne correspond à ce personnage, ce qui confirme Desnoyers comme le candidat le plus vraisemblable pour cette identification.