Constantin Troyon (1810 – 1865), peintre

1re image: Soirée; 2e: Nadar (1855); 3e: image 3 caption; 4e: caricature par Nadar (1850s);
(Alternatif: Viollet-le-Duc)

Le nom de Constant Troyon a récemment émergé dans un article découvert en 2024 suggérant sa présence dans Une Soirée au Louvre. Cependant, aucun document ne confirme sa participation à l'une des soirées du Louvre organisées par Nieuwerkerke16. Peintre réservé, il détestait la ville, ce qui rend peu probable une acceptation d’invitation. Eugène Giraud ne réalisa jamais sa caricature. Son seul lien avec ce rassemblement imaginaire était Victor Regnault50a, père de son ami proche Henri Regnault.

Issu de conditions modestes, Troyon perdit ses parents à sept ans et ne bénéficia d’aucune richesse héritée. Il gagna sa vie en peignant des décorations florales pour une manufacture de porcelaine où son père avait travaillé—un chemin que suivit plus tard Pierre-Auguste Renoir, trois décennies après lui. Un hasard providentiel dans la forêt de Saint-Cloud le mit sur la route du peintre Roqueplan, qui devint son mentor et mécène. À la fin des années 1830, aux côtés de contemporains comme Théodore Rousseau (*sans lien avec le peintre de natures mortes Philippe Rousseau01) et Dupré, Troyon s’éloigna de l’école réaliste française pour se consacrer aux paysages. Leur lieu de rassemblement près de Fontainebleau prit le nom de Barbizon.

Indécis sur son style et accueilli diversement aux Salons, Troyon partit pour les Pays-Bas en 1847. Il y étudia Paulus Potter et Albert Cuyp, peintres animaliers du XVIIe siècle, ce qui le convainquit de délaisser les paysages ruraux au profit des scènes animalières—une manière de retranscrire la vie paysanne dans son ensemble. Troyon était un travailleur acharné, voyageant constamment pour ses esquisses et produisant parfois jusqu’à dix-huit tableaux par mois.

La route du marché (1858)

Son style mûri fut largement applaudi aux Salons des années 1850.
Grâce à l’essor économique, ses œuvres se vendirent rapidement et à prix élevés, lui permettant d’acheter une résidence en ville et une maison de campagne (conçu par son ami et concurrent pour cet endroit dans le tableau, Viollet-le-Duc40a). Au Salon de 1853, il fut finaliste pour la médaille d’or face à Rosa Bonheur, tandis que Louis Henriquel-Dupont51 l’emporta. Parmi ses œuvres majeures figurent Moutons (1854) et La route du marché (1859). De nombreux musées dans le monde exposent l’un de ses nombreux tableaux sur ce thème.

Bien qu’il ait beaucoup voyagé, Troyon préférait une vie recluse, entièrement dédiée à son art. Il déclara un jour :
« J’ai passé des saisons entières dans les champs, sans désirer un seul instant les plaisirs de Paris —qui, toutefois, à certains moments, ne me laissent pas indifférent ».

Après 1859, Troyon cessa d’exposer aux Salons. À cette époque, sa santé se détériorait. En mars 1865, il mourut des suites d’une maladie de la moelle épinière, probablement une neurosyphilis liée par ce qu’il avait appelé les « plaisirs de Paris ».

Après son décès, la vente de sa collection débuta le 22 janvier 1866. Plus de 550 œuvres furent mises aux enchères —par lui-même mais aussi par Delacroix, Millet, Courbet, Rousseau, et d’autres— rapportant 1,2 million de francs. Aujourd’hui, cela correspondrait à 2,5–3,5 millions d’euros, garantissant une retraite paisible à sa mère, une blanchisseuse.