Count Vincent Benedetti (1817-1900), diplomate, secrétaire du Congrès

1st image: Soirée; 2nd: gravure gravure d'après photo Mayer & Pierson (1852); 3rd: par LeJeune (1869); 4th: caricature par Eugène Giraud dessiné le 24e mai 1867 à la soirée de de Nieuwerkerke (avec cravate rouge); (Alternatif: Boulay).

Vincent Benedetti, d’origine corse comme Franceschini-Pietri04b, fut une figure diplomatique clé sous le Second Empire, et joua un rôle déterminant dans les événements menant à sa chute.
Au début des années 1850, Benedetti servit comme ambassadeur à Palerme et à Constantinople, avant de s’installer à Paris au début de 1855. Il fut caricaturé par Eugène Giraud11 lors d’une vendredi-soirée, plus de dix ans après la réalisation de Une Soirée au Louvre.

Benedetti intégra le Ministère des Affaires étrangères en 1840 comme secrétaire de l’ambassade de l’Égypte. Il fut ensuite affecté en Sicile, où il se fit partisan de l’unification italienne, puis à Constantinople. Après avoir refusé le poste d’ambassadeur à Téhéran en 1855, il devint secrétaire du Congrès la même année.

Reconnu pour son intelligence et sa courtoisie, Benedetti —accompagné de son épouse Mariethe— fut un invité apprécié de nombreuses soirées mondaines. Son amitié avec le ministre Rouher dans les années 1860 lui permit d’être nommé ambassadeur impérial auprès du roi de Prusse.

Benedetti arrive à Bad Ems (1870)

Dans son rôle d’ambassadeur, Benedetti rencontra le roi Guillaume de Prusse à Ems le 13 juillet 1870. Ses discussions avec Otto von Bismarck portèrent sur l’expansion prussienne et la possible candidature du prince Léopold de Hohenzollern au trône d’Espagne. Bien que Hohenzollern se rétracta, les tensions diplomatiques persistèrent.

Napoléon III fit pression sur la Prusse, mais Bismarck manipula l’échange diplomatique en supprimant les notes de Benedetti qui soulignaient le caractère coopératif de la réunion.

Cette version altérée, connue sous le nom de Télégramme d’Ems, attisa les tensions. Se sentant provoqué, Napoléon III menaça la Prusse de guerre.

À la surprise générale, Bismarck accepta le défi, déclenchant la guerre franco-prussienne (19 juillet 1870), qui mena à l’effondrement du Second Empire en quelques mois.

Évoquant cette crise diplomatique, Viel-Castel43 écrivit dans ses Mémoires :
"La France a été jouée par Monsieur de Bismarck."