Joseph Ernest Renan (1823 -1892), écrivain, philosophe, orientaliste

1re image: Soirée; 2e: photogravure Lemercier (1850s); 3e: photo Receuil des Artistes (1855); 4e: par Halévy (1860). (Alternatif: Blanche)

Ernest Renan fut l’un des penseurs les plus originaux et influents de la fin du XIXᵉ siècle —un artiste littéraire, orientaliste et érudit dont les travaux ont marqué le débat intellectuel en Europe.

Spécialiste de l’hébreu, Renan travailla à la Bibliothèque Nationale, où il se fit rapidement remarquer pour son expertise en langues sémitiques. En 1849, il reçut la mission d’explorer pendant huit mois plusieurs villes italiennes, notamment les bibliothèques du Vatican, afin d’étudier l’histoire italienne et les origines du christianisme à travers les manuscrits orientaux. Son rapport, achevé en septembre 1850, aurait certainement conduit à une invitation pour présenter ses conclusions à l’une des vendredi-soirées, bien qu’aucune caricature de lui réalisée par Eugène Giraud11
caricature par Alfred Petit (1863)

En 1856, Renan se vit offrir un siège à l’Académie Française. Cette même année, il épousa Cornélie Scheffer, nièce du peintre Ary Scheffer41a. Le couple s’installa dans la Maison Scheffer-Renan, aujourd’hui le Musée de la Vie Romantique à Paris.

En 1860, accompagné de sa sœur bien-aimée Henriette, Renan entreprit une nouvelle mission historique en Syrie ottomane et en Palestine.
Henriette mourut tragiquement à Byblos en 1861, un événement qui bouleversa profondément la pensée de Renan et l’incita à écrire Vie de Jésus, un ouvrage révolutionnaire qui suscita une vive controverse en Europe pour ses réflexions sur Jésus et le judaïsme. Ce livre influença de nombreuses figures, dont Vincent van Gogh, James Joyce et Albert Schweitzer —bien qu’il ait également attiré l’intérêt inattendu de Mussolini.

Renan partageait des dîners avec un cercle restreint d’amis artistes, dont Chennevières20, Sainte-Beuve, Flaubert et George Sand, chez qui il séjourna régulièrement à Nohant. Parmi ses admirateurs figurait Julie Bonaparte, petite-fille de Napoléon et proche amie de la princesse Mathilde et de l’impératrice, qui vénérait Renan et ses écrits.

L’une de ses citations les plus célèbres demeure d’actualité :
« Nos opinions deviennent figées au moment où nous cessons de réfléchir. »