Francisco-José de Païva, viscount (1815-1868), Portuguese minister

1^re image: Biard; 2^e: Cordon rouge; 3^e: Disderi (1860s); 4^e: caricature dessinée par Giraud le 12 février 1858 lors de la soirée de de Nieuwerkerke; (Alternatif: Parseval)

Francisco-José de Païva Pereira, 1er vicomte de Paiva (Portugal), assista pour la première fois à une vendredi-soirée de Nieuwerkerke le 21 décembre 1851, selon le journal hebdomadaire Ménéstrel consacré aux arts et au théâtre. Collectionneur d’art passionné, sa présence parmi les artistes et conservateurs semble bien plus appropriée que celle de l’amiral Parseval, qui a été envisagé comme alternative pour l’identification de la figure dans le tableau.
L’individu représenté porte l’écharpe du cordon rouge, symbolisant le rang de Grand Officier dans l’Ordre de la Légion d’Honneur. Le vicomte Païva reçut cette distinction en août 1854, à une période où le tableau de Biard était en grande partie achevée mais modifiée sous les ordres de de Nieuwerkerke, voire même de l’empereur. Si le ministre portugais figurait déjà dans la composition, Biard aurait ajouté l’écharpe afin de refléter son statut élevé, car il aurait été inapproprié de représenter un ministre étranger et baron à un niveau d’honneur inférieur.
Francisco José de Païva était le fils de José Caetano Pereira de Paiva, chevalier de la Maison Royale et membre de la Cour Suprême, et de son épouse, Dona Ana Sofia Thompson. Il entama sa carrière en avril 1838 en tant que commis de deuxième classe au Secrétariat des Affaires Étrangères à Porto, avant de s’installer à Londres en 1843 pour assister le duc de Palmela et le vicomte de Castelões.
Le 19 décembre 1838, il épousa Carlota de Oliveira Maia, fille d’Antonio Maia, chevalier de la Maison Royale, et de Dona Ana Joaquina da Silva Maia.

Note: Madame Païva n’était pas la célèbre courtisane et amatrice de diamants, Marquise La Païva (Thérèse Lachman). Elle avait épousé un cousin du vicomte, un marquis, et s’était intégrée au cercle des artistes tels que George Sand, Chopin, Delacroix, Renoir et Scheffer, tout en envoûtant bien d’autres.

Francisco Païva servit dès 1845 comme secrétaire de la légation portugaise, avant d’être promu chargé d’affaires. Un bref mandat à Berlin ne lui convenant pas, il préféra rester en France où, en 1852, il fut nommé Envoyé Extraordinaire et Ministre Plénipotentiaire. Une courte mission en Russie le ramena à Paris la même année. Il fut fait baron en décembre 1853, puis vicomte le 30 avril 1858.
Malgré sa réussite diplomatique, son mode de vie extravagant et ses lourdes dettes de jeu rendirent sa position officielle à Paris intenable. Contraint de s’installer à Berlin, il mit fin à ses jours en 1868.
Sa vaste collection d’art fait aujourd’hui partie du Museu Nacional de Arte Antiga, à Lisbonne.