Antoine-Joseph Jobert de Lamballe (1799-1867), chirurgien
1re image: Soirée, 2e: tableau par Giraud (1860), 3e: caricature par Giraud lors Jobert's visite à de Nieuwerkerke's soirée le 27 avril 1860, 4e: Hoyt (c.1860).

Né dans le hameau de Lamballe, près de Saint-Brieuc en Bretagne, Jobert venait d’un milieu modeste. À 19 ans, il partit à Paris comme interne pour étudier la médecine, où ses compétences exceptionnelles en anatomie et en chirurgie lui valurent des postes prestigieux. Il devint le chirurgien personnel du roi Louis-Philippe, professeur de chirurgie à l’Hôtel-Dieu, et plus tard premier chirurgien de Napoléon III et de l’Impératrice Eugénie. En 1856, il joua un rôle crucial lors de l’accouchement difficile du prince impérial, administrant du chloroforme pour faciliter l’usage des forceps.
Jobert atteignit le rang estimé de Commandeur dans l’ordre de la Légion d’honneur, marqué par la cravate rouge autour de son cou, en juin 1849, et fut admis à l’Académie des sciences en 1856. Ses contributions allaient bien au-delà de l’anesthésie ; il fut un pionnier en chirurgie intestinale, urologique, gynécologique et plastique. Plusieurs techniques chirurgicales portent son nom, notamment le signe de Jobert, la suture de Jobert et le trident de Jobert, témoignant de son influence durable sur la médecine moderne. Déjà en 1833, il fit une « description d’un spéculum à bascule », un appareil gynécologique qui resta inchangé pendant près de cent ans.
Tragiquement, Jobert contracta la syphilis en 1859 lors de l’excision d’une tumeur sur un patient. Alors que la maladie progressait, il souffrit d’un déclin cognitif sévère, finissant par perdre complètement la mémoire. Entouré de ses élèves dévoués, il s’éteignit en 1867, laissant un héritage médical toujours reconnu aujourd’hui.